texte paru dans les Nouvelles du CSP Centre Social Protestant hop clic pour lire

''Une femme migrante victime de violences conjugales se trouve confrontée à un choix cornélien : soit rester au domicile et subir la violence, soit quitter le domicile et se voir signifier une expulsion de Suisse… C’est comme choisir entre la peste et le choléra !

Tout avait si bien commencé : Maïa, ressortissante serbe, a rencontré son futur mari, suisse, professeur à l’université, lors d’un congrès à Belgrade. Il est charmant, intelligent, ouvert, et le couple se marie quelques mois plus tard, pour que Maïa puisse venir en Suisse, accompagnée de son fils d’une première union. Mais rapidement, elle découvre une toute autre facette de son mari : il est maniaque, pique facilement des crises de colères durant lesquelles il la frappe. Il ouvre son courrier, fouille ses affaires, ne lui donne pas d’argent et dénigre son fils, etc. C’est ainsi qu’elle réalise qu’il a un grave problème de dépendance au jeu. Ayant rapidement acquis des connaissances de français, elle commence à travailler. Son mari exige qu’elle lui donne une partie de son salaire. Le reste de son revenu est utilisé pour la nourriture, les vêtements, l’assurance maladie pour elle et son fils. Celui-ci, âgé de 10 ans, s’intègre à l’école et excelle en mathématiques. Mais après deux ans de vie infernale, minée par les violences physiques et psychologiques exercées par son mari, elle tombe malade, et décide de se séparer. Malgré ses énormes efforts d’intégration, elle et son fils vont être obligés de rentrer en Serbie.

Si Maïa ne peut rester en Suisse, c’est parce qu’elle n’a pas assez supporté, ou pas assez longtemps (elle n’a pas été mariée trois ans). Alors que des moyens énormes sont mis en œuvre en Suisse pour lutter contre la violence conjugale, le permis de séjour de Maïa avait pour prix une année d’enfer supplémentaire, pour elle et son fils.

Nous continuons de nous battre contre ce scandale !

Claudia Frick''


Maret Le Miblog