pl .9 cases 1-4

Tout le monde s'en souvient. Tout le monde se rappelle ce qu'il faisait ce 11 septembre 2001.
Ce jour-là comme les autres jours, je cherchais une idée de dessin, isolé dans mon atelier, sans musique, sans radio, juste mon cerveau, mon crayon et moi.
Un coup de téléphone et ma femme me dit : il se passe quelque chose, allume la télé.
Hop. Et là, scotché devant l'écran à voir ces images complètement délirantes, à suivre seconde après seconde cet évènement totalement fou.
Avec au fond de mon cerveau cette question, il faut que je trouve une idée de dessin. Mais impossible de me détacher de l'écran, de ces images qui passaient en boucle. Je ne sais combien d'heures cela a duré...
Quand mes filles sont rentrées de l'école, j'ai coupé les images et expliqué ce qu'il se passait. Puis en rallumant la télé, moi qui venait de passer si longtemps à baigner dans ces images, j'ai vu ma fille pleurer. Une des plus grandes claques de ma vie. Cette débauche d'images, mon travail m'avaient déconnecté de la réalité, peut-être pour me protéger un peu.



Un dessin qui a touché profondément mon rédacteur en chef Roger de Diesbach, le grand, l'excellent ! Il m'a appris tellement.
Il est rare de pouvoir ainsi se taper sur ses propres doigts. Dessinateur de presse, c'est bien (objectif : un gag à tout prix), mais parfois il m'est arrivé d'oublier la réalité. Peu de dessinateurs ont dessiné ce jour-là.

La couverture de mon premier recueil sorti quelques semaines plus tard. On a rajouté plusieurs pages pour y introduire les dessins de l'évènement. Les premiers projets de couv. ne comprenaient pas les restes des tours


François Maret Le Miblog